TransatlantiquesSoeurettes

Les recettes des soeurettes... L'une en France, l'autre ozetazuni.

mercredi

Fleur bleue



J'ai relu récemment The Best of Shaker Cooking d'Amy Bess Miller et Persis Fuller ; pour une fois, c'est une association d'idée avec un roman qui m'a donné l'envie de lire un livre de cuisine : The Maggot de John Fowles, un très beau livre qui imagine les circonstances de la naissance d'Ann Lee, la mère fondatrice des Shakers.
J'ai pris la résolution de de plus lire un livre de recettes sans en essayer au moins une, j'ai donc cuisiné "Sister Abigail's Blue Flower Omelet" comme c'est la bonne saison. Il y a eu quelques flottements quand l'omelette est arrivée sur la table, mais finalement tout le monde a mangé ses fleurs de ciboulette.
Je précise que si les fleurs sont comestibles, il ne faut pas manger les tiges qui sont trop dures.

Liqueur de feuilles de merisier

Par ici tout le monde fabrique ses apéritifs d'été, du vin de sureau, du vin de cassis, du vin de groseilles.... Je me lance pour la première fois, prudemment, avec un litre de cette liqueur. Je n'ai pas encore goûté le résultat, il faudra attendre plus d'un mois... Il paraît que le goût de cerises est très fort. J'ai mâché une feuille de merisier, c'est vrai qu'elle sent le fruit. Il faudra aussi que je revienne à cet endroit en juin pour goûter au moins une merise, les autres arbres que je connaissais avaient des branches trop hautes pour la cueillette.


100 feuilles de merisier
1 litre de vin rouge
1 verre de kirsch
35 morceaux de sucre
Laisser macérer huit jours, puis filtrer et mettre en bouteille. Attendre un mois avant de boire.
On voit bien que c'est une recette rurale, on ne peut la réaliser que si on stocke de l'eau-de-vie (c'est mon cas, les bouteilles s'accumulent à la cave et personne ne les boit). Etonnamment ce qui m'a manqué ce sont les sucres : je ne sors ma boîte que quand les invités en prennent dans le café et je me suis retrouvée en rupture de stock ; j'ai dû compléter avec du sucre en poudre, après avoir pesé mes morceaux restants et établi qu'ils pesaient chacun 5 grammes.

vendredi

Saison rose


C'est en regardant cet arbre que l'idée m'a frappée : quand on associe une couleur au printemps, on pense à un vert tendre et vibrant, mais c'est aussi la saison de très jolis roses, à commencer par ceux des fleurs du pommier. Si les Japonais avaient des pommiers sur leurs îles, c'est sous leurs branches qu'il iraient faire leur pique-nique printanier, en regardant les pétales tomber et en pensant à la fugacité des choses. C'est dommage que la pomme soit un fruit tellement prosaïque et ordinaire pour nous, cela nuit sûrement à sa fleur ; il ne me vient à l'esprit aucun poème qui la célèbre, alors qu'elle le mérite bien.


Un rose plus agaçant est celui de la rhubarbe. Je cuisine ses tiges au moins deux fois par semaine en saison, mais la couleur obtenue après cuisson est un verdâtre assez peu engageant, alors que je vois des photos sur Internet de tronçons d'un rose soutenu... Comment est-ce possible ?

Et voilà mon troisième rose, celui des radis... Je les présente toujours comme notre mère maintenant, fendus et salés au moins deux heures avant le repas. Cela enlève un peu le croquant mais aussi l'éventuelle âcreté, et le beurre et le pain ne sont absolument pas nécessaires pour les manger quand ils sont préparés ainsi.

samedi

Pirates !


Citons nos sources : c'est sur une idée du magazine Scoubidou, le chien gourmand, que j'ai réalisé ce coffre au trésor (d'anniversaire, même si cela ne se voit pas). Mais je l'ai cuisiné à la fainéante : la recette de départ utilise deux génoises rectangulaires ; je m'étais même renseignée sur ce gâteau, mais je ne possède pas le bon moule. C'est donc tout simplement une brioche (aux pépites de chocolat tout de même) faite par la machine à pain que j'ai déguisée. Un truc qui ne vient pas du magazine : le couvercle tient avec 3 piques en bois.

jeudi

Voyage dans le temps


Un autre groupe important parmi mes livres de cuisine sont ceux qui donnent des recettes provenant du passé. J'en ai choisi trois qui sont d'une lecture agréable, mais je n'ai jamais essayé aucune des recettes.
Le premier nous emmène au début du XIXème siècle, dans l'univers de Jane Austen. Ses héroïnes ne sont guère gourmandes, comme Fanny Price qui refuse une "gooseberry tart" au début de Mansfield Park. Je n'ai jamais goûté moi-même la moindre "gooseberry", je ne sais pas si elle manquait grand chose. Mais certains personnages masculins sont très intéressés par la nourriture et Jane Austen en tire des effets comiques, comme le docteur Grant qui boude quand son repas n'est pas à sa convenance, ou comme M. Woodhouse, tiraillé entre son sens de l'hospitalité et ses convictions diététiques, voulant contrôler ce que mangent ses invités.



On recule dans le temps de plus d'un siècle avec la "mémoire gourmande de Mme de Sévigné". Voilà ce qu'elle écrit à propos du chocolat :
"Je l'aime, comme vous le savez, mais il me semble qu'il m'a brûlée, et de plus, j'en ai bien entendu dire du mal ; mais vous dépeignez et vous dites si bien les merveilles qu'il fait en vous que je ne sais pas que dire."
Sans oublier l'histoire de la marquise de Coëtlogon qui "prit tant de chocolat, étant grosse l'année passée, qu'elle accoucha d'un petit garçon noir comme le diable, qui mourut."



Mon troisième livre est le plus ancien pour les recettes dans cette sélection, mais j'en possède aussi deux qui imaginent la cuisine de la préhistoire !